“J’ai toujours dessiné, aussi loin que remonte ma mémoire, je n’ai jamais su faire que ça. Enfant difficile, compulsif, Jean-Luc Favéro a grandi dans un milieu où l'art était loin d'être une priorité. On l'installait à une table avec une feuille et des crayons, seul moyen qu'il se tienne tranquille et calme ses obsessions. A l'issue d'une scolarité chaotique, il parvient à intégrer l'école des beaux-Arts de Toulouse. Il n'a que 17 ans et découvre avec bonheur le monde de l'art avec toutes ses étrangetés, un univers entièrement nouveau et exotique pour lui. Plongé dans cette ambiance tant rêvée, il se régale tout au long du cursus, mais le jour de l'examen final, occupé à la peinture murale qu'il est en train de réaliser, il ne se présente pas et quitte les beaux-Arts sans un diplôme en poche. Je suis plus près du boxeur que de l’artiste…”
Continuité de l’œuvre.
Kartini, plasticienne américaine diplômée des Arts déco de Paris et de l’université de Reed à Portland s’est installée à Toulouse il y a une dizaine d’année. Sculpture ou sérigraphie, chacune de ses créations ludiques et colorées s’inspire de monstres japonais, de la microbiologie, des arts-toys modulaires…
Maître de thé et artiste sensible aux multiples talents, Rizü Takahashi donne vie à la matière. Bercé depuis l'enfance par l'essence du wabi-sabi, il quitte un beau jour et par amour sa montagne de Mizunami et s’installe dans un petit village au cœur du sud-ouest de la France. Atelier, pavillon de thé et four traditionnel anagama, c’est un voyage au levant, une rencontre rare et inspirante, la découverte de l’Âme grise de la céramique japonaise…
Tu voudrais savoir qui tu es.
Ta tête brouillée de couleurs et de fulgurances.
Tu te tournes et te viennent parfois les sons et la lumière.
Ta tête se retourne. Les images t’entourent, le gout de l’encre, le brou de noix, les formes enchevêtrées, l’huile qui sèche sur le bois des pinceaux, l’ivresse traitresse de la térébenthine.
Ne pas croire pourtant ce que tu vois. A mesure que s’éloigne ce que tu poursuis, comme tes yeux se posent sur ce que tu voudrais fixer. Comme tu te retournes encore, et remarque comme tout disparait.
Qu’y faire, le rêve de la peinture t’emplit la bouche et la lutte avec la toile parfois t’épuise, tu trébuches, tombes et te relèves, tu te déplaces comme un manche. Ta démarche brinquebalante finit par révéler le chemin qui te suit.
Tu voudrais savoir qui tu es. Cette motte de terre que tu malaxes pour lui donner forme, tu la tords, la déchires, la recolles, et la creuses, mais sans cesse elle t’échappe.
Combien faut-il se décevoir, remettre l’ouvrage, s’éblouir, se désespérer, glisser et puis y revenir, recommencer.
La musique des formes qui se superposent, l’étrange ballet au fond de tes rétines. Ce pincement dans ta poitrine.
Amy sculpte, Amy dessine et peint, le sens de la vie au bout des doigts, Amy a de nombreux enfants. Chacun a son caractère, ses reflets sous le soleil, tous sont nés de l'élégance et d'une sensibilité rare. Marqués du sceau de leur créatrice, façonnés du bout des doigts à l'instinct, suivant plutôt les traces de Camille que de Rodin, ils habitent cet atelier, s'observent, se parlent en silence. Matière vivante, la petite dernière est d'ébène pour la teinte, fragile encore sous les gestes d'Amy qui l'observe sans relâche, lui dessine délicatement le profil de l'enfance, révèle ses traits et sa personnalité, offrant enfin à la vie et en musique ce nouveau petit prodige, émotion pure sculptée de mains de maître…